Les salariés de Libération ont été informés jeudi en assemblée générale qu’une procédure de droit d’alerte, qui permet d’alerter la direction sur la situation économique d’une entreprise, sera déclenchée lors d’un comité d’entreprise, vendredi, alors que le quotidien est plongé dans une crise majeure.
Mercredi, lors d'un conseil de surveillance long et houleux, Philippe Nicolas, coprésident du directoire de Libération avec Nicolas Demorand, qui avait démissionné la semaine dernière, a été révoqué par les actionnaires du journal. Il est remplacé par François Moulias qui devient le seul président du directoire.
Au cours de ce même conseil de surveillance, Anne Lauvergeon, qui en était la présidente, a démissionné et laissé sa place à l’homme d’affaires Bruno Ledoux, l’un des principaux actionnaires du journal. Plusieurs sources internes indiquent qu’Anne Lauvergeon souhaitait démissionner depuis des mois.
«Au vu de la situation des comptes, qui nous inquiète fortement, le comité d'entreprise a décidé de déclencher un droit d'alerte», a déclaré à quelques journalistes Nicolas Cori, élu SUD au comité d'entreprise.
«On va poser très précisément des questions à la direction sur ce qu'elle entend faire. A court terme, est-ce que les actionnaires vont remettre ou pas de l'argent et, à long terme, quel projet d'entreprise les actionnaires imaginent», a-t-il exp