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Libération

Morano, Copé et le ministère de l’identité sexuelle

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publié le 23 février 2014 à 17h06

Et au pays enchanté de l’enfance, apparut soudain un géant Gargamel nommé Copé. Il ne riait pas du tout. Sur la forêt des Schtroumpfs s’abattit une ombre noire. Il avait apporté avec lui un objet maléfique, une sorte de grimoire dont il tournait les pages comme pour bombarder la population. A poil la maîtresse. A poil le policier. A poil le PDG : comme elles étaient bizarres, ses formules de sorcier ! Et bientôt le bombardement tourna général. Cris d’effroi, de réprobation, de stupeur : ça pugilait sec dans les frondaisons, entre géants nommés Boutin, Morano, Peillon…

Deux ans après, revoilà donc Copé et Morano. Ejectés du pouvoir, ils n'ont rien appris, rien oublié. Au fond, il leur faut toujours des ennemis. Un jour, ce sont les intégristes islamistes. Le lendemain, ce sont les Roms - et alors les musulmans respirent. Le lendemain encore, les Roms et les musulmans peuvent respirer ensemble car Copé et Morano ont trouvé un nouvel ennemi : les livres pour enfants. Leurs noms disent l'étendue de la menace. Tous à poil, donc. Ou bien, Papa porte une robe. Ou encore, Jean a deux mamans. Ou Mehdi met du rouge à lèvres. Ce sont des histoires scandaleuses d'enfants qui jouent à la dînette quand ils devraient préférer le tractopelle, ou l'inverse. Peu importe. La «théorie du genre» est entrée dans les livres pour enfants, comme le grand méchant loup est entré dans Paris. S'ils revenaient au pouvoir, ce ne serait pas seulement avec un ministère de