Menu
Libération
presse

Au «Figaro», pas de liberté de blâmer

Article réservé aux abonnés
Les affaires judiciaires de leur propriétaire y sont sous-traitées.
publié le 25 février 2014 à 21h36

La tâche est ingrate mais c'est ainsi : au Figaro, pour les articles sur les ennuis du proprio, Serge Dassault, c'est le chroniqueur judiciaire et président de la Société des journalistes, Stéphane Durand-Souffland, qui s'y colle. Son statut est protecteur et lui donne une plus grande marge de manœuvre qu'un rédacteur lambda. Depuis quelques mois, le journaliste signe avec parcimonie et moult parenthèses - «Serge Dassault (président du groupe Figaro)» - les articles sur le sénateur de l'Essonne et industriel, qui possède le journal depuis 2004.

Jusqu'à la rentrée dernière, le premier quotidien généraliste de France (317 209 exemplaires en moyenne par jour en 2013) planquait des brèves dans ses colonnes sur les affaires du boss et de Jean-Pierre Bechter, actuel maire de Corbeil-Essonnes, également administrateur du Figaro. En juillet, le journal s'était contenté d'une brève pour relater le rejet, par le Sénat, de la levée d'immunité de Dassault. En septembre, après la révélation par Mediapart d'enregistrements où Dassault admet avoir payé pour assurer la victoire de Bechter, le journal traîne les pieds, avant de dégainer un «zoom» intitulé «Les avocats de Serge Dassault répondent à Mediapart», retranscrivant un communiqué des conseils du sénateur.

Peu après, en concertation avec le directeur des rédactions, Alexis Brézet, l'équipe du Figaro décide qu'il vaut mieux un «suivi factuel et rigoureux de toutes les procédures» concernant Da