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Libération
Nous sommes un journal Idées reçues (2/6)

Rédaction et actionnaires, le papier d’harmonie

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Le couteau entre les dents, les salariés de «Libération» auraient refusé, tout au long de l’histoire du journal, de dialoguer avec les investisseurs. Vraiment ?
Assemblée générale du 9 février. (Photo Vincent Nguyen. Riva Press)
publié le 25 février 2014 à 20h56

Une idée reçue, entendue et lue çà et là ces quinze derniers jours, voudrait que «les salariés de Libération n'aiment pas leurs actionnaires». Cette affirmation expéditive laisse entendre un rapport affectif négatif à l'encontre de ceux qui soutiennent financièrement le journal depuis trente ans. Non, les salariés de Libération n'ont jamais été, du moins depuis l'arrivée, en 2012, des actionnaires Bruno Ledoux et François Moulias, en opposition manifeste avec leurs actionnaires. Les deux parties ont toujours relativement coopéré pour le développement du journal, avec pour principe de base l'indépendance de la rédaction.

Flash-back sur ce modus vivendi. Dans son histoire, le journal a connu plusieurs types de situations. A l'origine et jusqu'en 1981, Libération était détenu à 100% par ses salariés. Les décisions importantes étaient prises à la majorité des voix en assemblée générale. A partir de 1982, concession majeure à sa genèse, les salariés de Libération acceptent de voir entrer des partenaires financiers extérieurs. Le premier en date sera Communication et Participation, qui prend 9,9% du capital au début des années 80. Plusieurs pactes d'actionnaires vont ainsi rythmer la vie de la SARL Libération au fil des années et des investissements qui réclament de l'argent frais. Parallèlement, la part des salariés, à travers la Société civile des personnels de Libération (SCPL), va progressivement se diluer. Les 100% des années 70 descendent à