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A Hongkong, la liberté de la presse hachée menu

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Un journaliste a été sauvagement agressé mercredi en plein jour. Les triades, au service des autorités chinoises, seraient à l’origine de cette tentative de meurtre.
Les salariés du «Ming Pao» tenant la une qui fait état du geste criminel dont Kevin Lau a été la cible. (REUTERS / Bobby Yip)
publié le 2 mars 2014 à 18h46

La liberté de la presse à Hongkong, qui a été plus ou moins préservée depuis la rétrocession de l'ancienne colonie britannique à la Chine en 1997, s'est pris un sacré coup mercredi. Alors qu'il sortait de sa voiture, un journaliste du quotidien Ming Pao, Kevin Lau, a été attaqué en plein jour à coups de hachoir par un homme casqué, qui s'est peu après enfui à moto avec un complice qui l'attendait. Hospitalisé avec trois entailles profondes dans le dos et sur les deux jambes, Kevin Lau a quitté les soins intensifs hier alors qu'une manifestation de soutien de plusieurs milliers de personnes se déroulait dans la mégalopole. Cette affaire a traumatisé une bonne partie de la population, et les autorités locales se sont juré de retrouver les coupables «quels qu'ils soient». Le Ming Pao a lui-même offert l'équivalent de 100 000 euros pour toute information permettant de démasquer les auteurs de cet acte qui semble destiné à terroriser la presse.

Beaucoup de journalistes hongkongais voient dans cette attaque singulière la main des «triades», la mafia au service des autorités chinoises. Pékin tente depuis fort longtemps, et par tous les moyens, de modérer les critiques des médias les plus pugnaces.

«Soft power». Ex-rédacteur en chef du Ming Pao, quotidien qui couvre de près les affaires de corruption et les questions de violations des droits de l'homme en Chine continentale, Kevin Lau avait fait participer son j