Depuis presque deux semaines maintenant, la flamboyante chevelure rousse de Rebekah Brooks est soigneusement disciplinée, retenue sur ses épaules par quelques pinces judicieusement placées. C’est un nouveau look, comme un symbole de la défense qu’elle tente de présenter chaque jour au jury de la salle numéro 12 du tribunal de l’Old Bailey à Londres.
L'image d'une femme digne, réservée, certes faillible, mais humaine avant tout. Accusée d'avoir autorisé et dissimulé les écoutes illégales de téléphones portables de personnalités pendant ses années à la tête de News of the World (NoW), du Sun puis de News International, la branche britannique de l'empire des médias de Rupert Murdoch, d'avoir payé des fortunes pour obtenir des scoops à des détectives, à des anonymes, à des officiels de la police, de l'administration, elle nie en bloc.
Poli. Alors que le procureur a commencé mercredi un contre-interrogatoire dans ce procès-fleuve, entamé en octobre et qui ne devrait s'achever qu'en mai, Rebekah Brooks continue d'affirmer qu'elle ne «savait rien» des écoutes pratiquées par les journalistes qu'elle dirigeait. Mieux, si elle a finalement eu connaissance de l'existence de ces méthodes à la fin des années 90, elle ne savait alors «pas que c'était illégal». Cette femme de 45 ans, qui dirigea de 2000 à 2011 les journaux les plus vendus et lus au Royaume-Uni, tente donc de convaincre les jurés que son jugement laissa