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portrait

Étienne Gernelle, enfant du «FOG»

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Ce journaliste de 37 ans, choisi par Franz-Olivier Giesbert, qui s’éloigne un peu, prend aujourd’hui les manettes du «Point».
Etienne Gernelle, directeur de la rédaction du «Point», à Paris le 10 février 2014. (Frédéric STUCIN)
publié le 18 mars 2014 à 17h06

La scène se déroule dans un restaurant des beaux quartiers. Deux hommes mangent des supions. L'un est grand, mince, la tignasse blanche habituée des plateaux télé. Il a le double de l'âge du second, tête d'enfant, trapu, brun. «Qu'est-ce que tu veux faire dans la vie?» demande le grand aux cheveux blancs. «Je veux partir et créer mon propre journal», répond l'autre, bravache. Qui n'ose quand même pas lui dire que le projet est déjà bien avancé. «T'es con, tu vas faire faillite. J'ai une meilleure idée pour toi.» Quelques mois plus tard, le patron du Point, Franz-Olivier Giesbert (FOG), donne à Etienne Gernelle, alors 32 ans, le titre de directeur adjoint de la rédaction. «C'est le système de Franz. Il jette des gens dans un aquarium puis il regarde comment ça se passe», décrypte-t-il dans un sourire fatigué.

Son ascension ne s'est pas arrêtée là. Directeur de la rédaction en 2010, il doit être nommé aujourd'hui, à 37 ans, directeur de la publication. Le seul titre qui lui manquait pour être totalement aux manettes du Point, troisième newsmag français, propriété de la famille Pinault. Etienne Gernelle essaye de minimiser le passage de témoin : «Ça s'est fait dans la continuité.» N'empêche : il ne dort plus très bien. «J'ai une petite montée de tension. Je suis optimiste, mais je ne fais pas le malin.» Qui le ferait, dans un secteur en crise, en pleine mutation ?

FOG garde un rôle d'éditorialiste et de VRP.