Menu
Libération
Nous sommes un journal

Moins de lecteurs, mais plus fidèles

Article réservé aux abonnés
Des journalistes européens face à la crise de «Libération».
Des unes de «Libération». (DR)
par Emanuele Bevilacqua, Directeur de Pagina99
publié le 18 mars 2014 à 19h36

Il y a une chose sur laquelle, je crois, nous sommes tous d'accord. Les journaux vendront de moins en moins et attireront de moins en moins de publicité. Une situation générale dans laquelle s'inscrivent les histoires souvent glorieuses de titres particuliers, comme celle de Libération . Un journal qui a contribué à l'histoire du journalisme d'opinion en Europe.

La crise de la presse n’a pas beaucoup à voir avec la crise économique, ni avec le fait que les nouvelles générations ne lisent pas les journaux et sont moins attentives à la vie politique. Ce sont là, tout au plus, des facteurs d’accélération. Je dirais qu’elle n’a pas non plus à voir avec l’énorme quantité d’informations, parfois approfondies, disponibles sur le Web. Je dirais même que n’entre pas davantage en jeu la qualité des journaux. Il est vrai que nombre d’entre eux, face à la crise, ont réduit leurs dépenses. Ces coupes ont altéré leur qualité, jusqu’à faire baisser les ventes. Cela a entraîné une spirale du déclin qui, d’une certaine manière, a conduit à la fermeture de journaux. Mais la plupart des patrons de presse et des journalistes continuent à réaliser des produits de haute qualité. Ce qui est en train d’arriver, c’est que le lecteur, en raison de la crise et du Web, a rehaussé son niveau d’exigence. Aujourd’hui, il en demande davantage, et nous ne sommes pas toujours en mesure de lui donner ce qu’il attend.

Le modèle des journaux ne tient plus, peut-être parce que nous n’avons pas s