Une grande feuille repliée trois fois sur elle-même : voilà le 1, nouvel hebdomadaire lancé aujourd'hui par Eric Fottorino, ancien patron du Monde débarqué en décembre 2010 par les actionnaires Bergé-Niel-Pigasse, peu après leur arrivée.
D’où vous est venue cette idée folle de lancer un journal, en 2014 ?
On n'est pas obligé de faire un journal. Quand on fait un journal, c'est qu'on a des convictions et des envies. Pour moi, la conviction, c'est que la presse écrite a encore beaucoup à dire, que le papier reste un support moderne et qu'on fait une confusion entre crise du papier et crise des contenus. Mais la presse écrite doit revisiter ses contenus et tenir compte de l'époque : c'est l'accélération du temps ; c'est l'étincelle numérique qui embrase tout ; c'est la nécessité de prendre en compte les besoins des lecteurs de 2014. Ces besoins ont été refaçonnés de façon radicale par la technologie. Le futur, c'est dans cinq minutes, on vit dans un présent absolu. Une grande partie des lecteurs sont troublés de voir que la presse écrite, au lieu de se décaler par rapport à ce présent, essaye de le suivre. Avec Laurent Greilsamer [directeur de la rédaction du 1, ndlr], quand on était à la tête du Monde, on réfléchissait à la perception du temps par les lecteurs. Certains se désabonnaient parce qu'ils n'avaient pas le temps d'ouvrir le journal, d'absorber ces informations qui leur paraissaient, en plus, redondantes par rapport à ce qu'ils savaient déjà.
Quel a été le déclic pour faire ce journal ?
En 2012, j'ai publié Mon Tour du Monde et j'ai donn