Et si la solution était médicale ? Et si la France avait besoin d'une transplantation cardiaque ? C'est un écrivain, Tahar Ben Jelloun, qui le dit. Puisque rien n'y fait - Sarkozy, Hollande, Ayrault, le produire français, le débat sur l'identité nationale, les emplois jeunes, les contrats aidés, le mariage pour tous, le «pacte de solidarité», l'austérité, les marches contre l'austérité, l'interdiction de l'interdiction du jambon dans les cantines - puisque rien ne dissipe le malaise français, et si on tentait la transplantation cardiaque, comme dans le dernier roman de Maylis de Kerangal, Réparer les vivants ? C'est donc son collègue Ben Jelloun qui fait cette suggestion. Pas étonnant : c'est typiquement une suggestion d'écrivain, inattendue, bizarre, apparemment absurde, un de ces pas de côté comme les journalistes en attendent des écrivains, quand ils en ont marre de s'entre-lire entre journalistes et s'en vont chercher dans les pâturages voisins, les artistes, les graphistes, les historiens, les géographes ou, donc, les écrivains (Libé est spécialiste de ces pas de côté périodiques). La commande lui ayant été faite, Ben Jelloun s'exécute donc. «Comme dans le roman de Maylis de Kerangal, la France aurait besoin d'un miracle : une transplantation du cœur. Le grand succès de ce livre est symptomatique d'un besoin de "réparation" plus que de "consolation" constate l'écrivain, qui enchaîne, le peuple français ne fait plus confiance aux politiques
Maylis de Kerangal, cartes routières et air du temps
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publié le 13 avril 2014 à 18h06
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