«Libé, c'est un peu une tradition. A la maison, on était abonné. Je me rappelle quand on allait le chercher à la boîte aux lettres, mon beau-père me racontait les débuts de Libération, quand il était militant d'extrême gauche. S'il y a un journal de famille, c'est bien celui-là.
«Ma mère appelait ça mon "rituel" : arrivée du lycée, goûter avec Libé sous les tartines. Jusqu'à mes 12 ans, je lisais surtout les pages Sports. Pendant la campagne présidentielle de 2012, je connaissais presque par cœur les noms de tous les journalistes. J'aimais les reportages de terrain, je me souviens parfaitement d'un portrait de Manuel Valls. Je me rappelle aussi, lors de la primaire du Parti socialiste, ce Libé recto verso : d'un côté, François Hollande ; de l'autre, Martine Aubry.
«Et puis mes parents se sont désabonnés - ils sont toujours abonnés au Monde diplo, à Alter éco, à Mediapart. Mais un quotidien, ça ne correspondait plus à notre rythme et à notre manière de lire : on est obligé de le lire dans la journée, après ça n'a plus de sens. Moi-même, je finissais par le feuilleter… et un abonnement, ça a un coût qui n'est pas neutre.
«Pourtant, Libé, ça reste important pour moi. C'est un journal auquel je tiens. Je l'achète en kiosque, une fois par semaine environ, souvent le week-end : il y a pas mal de choses à lire ces jours-là, beaucoup d'articles de fond. Je vais aussi de temps en temps sur le site, même si j'aimerais qu'il y