En ces temps moroses pour la presse, Didier Bottini, le gérant du Tabac de la Mairie, dans le IVe arrondissement de Lyon est un homme heureux. «Tous quotidiens nationaux confondus», son chiffre d'affaires «est en progression» en 2014 «par rapport à l'année dernière». Comparativement, la presse régionale et locale se porterait moins bien. «Le truc, c'est qu'il faut répondre à la demande, explique Didier Bottini. On est là tous les jours à partir de 7 heures du matin.» Y compris la matinée du 1er mai. Ce jour-là, même si les quotidiens ne paraissent pas, et que les hebdos sont sortis la veille (mercredi cette année), les lecteurs viennent quand même acheter les journaux qu'ils n'ont pas eu le temps de lire les jours précédents. Pour confirmer son impression, Didier Bottini plonge dans ses comptes. Le 1er mai de l'année dernière, il a réalisé 600 euros de chiffre d'affaires avec la presse, soit «10% du résultat d'une journée».
Situé sur le boulevard de la Croix-Rousse, en plein cœur d'un quartier très commerçant, le Tabac de la Mairie est une institution. Avec le tabac et les jeux, le magasin ne désemplit pas. Et comme les autres journaux, Libération s'y vend bien. «Il y a eu une petite baisse quand Hollande a été élu, on en vendait plus sous Sarkozy», analyse le patron. Chaque jour, Didier Bottini en reçoit entre 20 et 50 exemplaires - le mercredi étant le jour le plus creu