Trois mois. Trois mois presque pile depuis la publication de la une «Nous sommes un journal» le 8 février, au lendemain du mail de Bruno Ledoux, l'actionnaire désormais de référence, révélant son projet de faire de Libération un «Flore du XXIe siècle» dont serait écartée la rédaction, peuplée, écrivait-il alors, de «ringards» et d'«esprits étriqués». Trois mois que, quotidiennement et sans exception, nous publions les pages Nous sommes un journal. Ce fut parfois compliqué, parfois usant, parfois critiqué, mais souvent galvanisant et évidemment important.
Après la publication mercredi du manifeste établissant les valeurs et les ambitions de Libération, les salariés ont décidé de passer, à compter d'aujourd'hui, à une périodicité hebdomadaire, le samedi, afin de préserver sur une double page l'expression des lecteurs qui nous accompagnent dans cette crise, et dont nous constatons que les aspirations, les envies, les rejets sont très souvent les mêmes que les nôtres. Il s'agit là d'une initiative des salariés, et bien sûr pas d'une demande de la direction du journal, ni de l'actionnaire. L'actualité de la crise de Libération ne connaît plus de soubresauts quotidiens exigeant une parution chaque jour et la recapitalisation du journal, si elle a lieu, ne devrait être effective qu'à la mi-juin.
Cepen