«Ce qui arrive à Peter Greste et ses collègues n'est qu'un petit aperçu de ce qui arrive à tous les Egyptiens depuis le coup d'Etat : l'injustice.» C'est l'un des nombreux Tweets lapidaires qui ont alimenté le long flux de réactions sur le réseau social, toute la journée de mardi.
Peter Greste, journaliste australien, ancien correspondant de la BBC, est devenu la figure célèbre d’un procès dont on ne voit plus le bout. Mais ils sont vingt au total à attendre leur jugement. Dans le box des accusés du tribunal du Caire - sorte de cage à lapin austère -, il y a aussi Mohamed Fadel Fahmy, Baher Mohamed et six collaborateurs égyptiens d’Al-Jezira. Les onze autres, parmi lesquels figurent les journalistes britanniques Sue Turton et Dominic Kane, sont jugés par contumace.
Le tort de ces hommes en blouse blanche (leur tenue de prisonniers) dont les ombres sont accrochées aux grilles : avoir fait leur métier, dans un pays qui muselle de plus en plus sévèrement la liberté d'expression et contrôle le travail des journalistes. Seize d'entre eux sont accusés d'appartenir à une «organisation terroriste». Comprendre… les Frères musulmans.
Les quatre étrangers, staff du bureau cairote de la chaîne qatarie - fermé en septembre par les autorités - comparaissent quant à eux pour avoir interviewé des sympathisants de la confrérie, diffusé «de fausses nouvelles en vue de soutenir le mouvement islamiste» et «dégradé l'image de l'Egypte». Une aberration, «une a