Cette semaine, l’Union européenne et la Corée du Sud ont signé un accord stratégique pour travailler ensemble sur la mise au point de la cinquième génération de réseau mobile, la 5G. Les chiffres annoncés donnent le vertige : prévu pour 2020, le réseau mobile sera capable d’atteindre un débit théorique de 10 Gigabits par seconde. Actuellement, pour la 4G, on en est théoriquement à 100 Mb/s, soit cent fois moins. Bon, après le vertige, le retour sur Terre : mais à quoi diable tous ces octets en excès de vitesse dans les tuyaux d’Internet vont-ils bien pouvoir servir ? Le premier réflexe, c’est bien sûr de prendre sa calculatrice et d’établir qu’il suffira de quatre secondes pour télécharger un film en 1080p et de trente secondes pour le contenu entier d’un Blu-Ray. Mais évidemment, avec un débit pareil, le téléchargement sera de l’histoire ancienne. Pourquoi stocker un fichier chez soi lorsqu’on peut y avoir accès de manière instantanée en ligne ?
Car l’horizon du Net, ce sont les nuages. Toutes les données seront dans le cloud ou ne seront pas. C’est écrit. Et avec des tuyaux aussi performants, toute alternative ne peut être considérée que saugrenue. Alors, oui, il ne faut pas dépendre des fourbes yankees, il faut un «cloud souverain» (je ne peux m’empêcher d’imaginer le petit nuage de Super Mario avec une couronne, c’est gênant), et stocker les fichiers des Français sur le territoire national. Mais ça ne change rien à ce mouvement qui semble inexorable : la recentralisation