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Portrait

Laurent Ruquier. Tête ben que oui…

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L’animateur-producteur stakhanoviste reprend fin août «les Grosses Têtes» sur RTL, résolument fier de l’héritage de Bouvard.
Laurent Ruquier à Paris le 16 juin. (Photo Fred Kihn)
publié le 19 juin 2014 à 18h06

La semaine dernière, Laurent Ruquier regrettait que la presse intellectuelle de gauche (suivez son regard) «crache sur quelque chose sous prétexte que ça touche un large public». Ses émissions sont suivies par un paquet de gens. 1,4 million de téléspectateurs samedi pour la dernière d'On n'est pas couché. 1,83 million en moyenne pour On va s'gêner sur Europe 1. Ruquier, c'est une marque, du made in Normandie à l'appellation tellement contrôlée que ses produits phares commencent tous par «On» - On n'demande qu'à en rire, On a tout essayé, On n'a pas tout dit.

Le hic, c’est que l’animateur-producteur-auteur-directeur de théâtre se révèle hors écran plus grand que prévu, de sorte que, velléités élitistes ou non, on n’allait pas, visant haut, prendre le risque de se cracher dessus. De toute façon, fidèle à notre obsession jeuniste de travailleur précaire, militant pour le départ à la retraite des indéboulonnables, on ne crache pas, on enterre.

Laurent Ruquier n'étant pas vieux, on s'est contenté de lui réserver une concession dès l'annonce, fin mars, de la triste nouvelle : le 25 août, l'animateur reprendra les Grosses Têtes, sur RTL, tripot médicalisé dont le taulier Philippe Bouvard, 84 ans, soigne l'esprit prout-pipi-caca-cul-cul depuis trente-sept ans. Franchement, quelle idée, de la part d'un quinqua fringant, fringué en Zadig & Voltaire, de se précipiter dans le temple mille fois tapé de l'égrillardise ?

Ce lundi, solidaire des candidats au