Libération basculera-t-il bientôt dans un autre monde ? D'ici la fin du mois, d'ici dix jours, de nouveaux actionnaires doivent arriver et le journal doit être recapitalisé. C'est ce que les salariés attendaient voilà six mois, lorsque cette crise a commencé. Pour autant l'histoire est-elle terminée ? La vigilance doit-elle se relâcher ? Les journalistes se reconcentrer sur leurs seuls papiers ? Sûrement pas. Une nouvelle ère s'annonce à Libé ; elle peut permettre de rechercher un équilibre économique que le journal n'a quasiment jamais connu, mais il faut aussi, surtout, que cela se fasse en préservant l'essentiel : l'identité de Libération, la qualité de l'information, l'éthique et la transparence par rapport aux lecteurs, l'indépendance de la rédaction vis-à-vis de tous les pouvoirs et notamment de ses actionnaires.
Transparentes. Avant la recapitalisation, les salariés doivent rendre un avis sur cette dernière. Ils ont théoriquement un mois pour le faire mais leurs représentants, à Libé, ont accepté de raccourcir ces délais pour se prononcer le plus vite possible et ne pas faire obstruction à cette recapitalisation qu'ils appelaient de leurs vœux lorsque, par exemple, ils écrivaient (sans réponse) à leurs actionnaires actuels il y a six mois, pour leur demander de prendre leurs responsabilités, d'accompagner la restructuration et le développement du journal, ou de passer la main.
Pour rendre cet avis