Le 24 juin, le patron sortant de Vivendi a tenu un étrange discours. S'exprimant devant l'assemblée générale des actionnaires, Jean-René Fourtou tentait de présenter un bilan flatteur des dernières saisons de son règne contesté, avant de passer la main à Vincent Bolloré. Alors qu'il se félicitait d'avoir mis en place une stratégie de recentrage sur «les contenus et les médias» en débarrassant Vivendi des actifs qui n'entraient pas dans ce cadre, on fit observer à Fourtou que la vente d'Activision entrait en contradiction flagrante avec cette politique.
En effet, l'éditeur et producteur Activision est le numéro 1 mondial de l'industrie des loisirs numériques et il n'a rien d'autre à fournir que des contenus : ses jeux. C'est là que Fourtou donne son meilleur. Il fait d'abord mine de s'inquiéter du point faible d'une major comme Activision, trop fortement dépendante de ses licences phares et dont l'activité «est essentiellement basée sur deux jeux, World of Warcraft et Call of Duty, donc elle est fragile… Lors du rachat d'Activision, nous comptions beaucoup sur Guitar Hero, qui a disparu en six mois…»
L'ingrat dirigeant oublie d'abord de citer la licence Skylanders, dont le chiffre d'affaires tourne autour du milliard de dollars annuel. Il démontre ensuite une méconnaissance du secteur en rappelant le destin funeste de Guitar Hero, étoile filante typique en partie construite, en effet, sur la prise de risques. Mais a