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Miyamoto se fait violence

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(Photo Casey Fleser, CC BY - Flickr)
publié le 6 juillet 2014 à 19h46

Le jeu vidéo est une histoire de la violence, on ne va pas contester ça. Parfois, on aimerait, par hypothèse, imaginer que ce ne soit pas le cas. Essayer de se figurer à quoi ressemblerait un monde dans lequel l’histoire des jeux vidéo n’aurait jamais croisé celle de la violence. Même Mario, sans doute, n’y survivrait pas : un enfant de 6 ans a de bonnes raisons d’avoir peur de Bowser… Pourtant, Shigeru Miyamoto, père de Mario et roi bienveillant des créateurs de jeu vidéo, vient de juger que l’industrie faisait preuve d’immaturité en reproduisant à l’infini un même modèle de jeux violents, et on ne va pas le contester non plus.

S'exprimant devant l'assemblée générale des actionnaires de Nintendo, Miyamoto dressait ainsi son bilan personnel du récent salon E3, où l'industrie a dévoilé ses derniers jeux : «Cette année, les autres développeurs ont en majorité montré des shooters sanglants, situés dans des environnements violents, des mondes réalistes et froids. Et comme de nombreux développeurs sont en compétition dans cette catégorie, on avait l'impression que la plupart des jeux exposés appartenaient à ce genre.» Insistant sur «l'absence de variété» qui en résulte pour le joueur et le panurgisme d'une industrie «où tant de gens suivent la même direction pour faire leurs jeux», Miyamoto en tire la conclusion blessante, mais juste que tout cela trahit «l'immaturité créative dont font preuve les concepteurs de jeux vidéo».

Parce qu'il est influ