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Libération
Décès

L'animatrice radio Ménie Grégoire est morte à 95 ans

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La pionnière de la confidence sur les ondes a marqué l'histoire de la radio en parlant de sexualité sur RTL entre 1967 et 1981.
Portrait de l'écrivain et animatrice radio Ménie Grégoire, réalisé le 26 août 2007 à Chanceau-Près-Loches, lors de la douzième édition de la manifestation littéraire "La forêt des livres". (Photo Alain Jocard. AFP)
publié le 16 août 2014 à 12h04
(mis à jour le 16 août 2014 à 14h22)

C'est une voix très symbolique qui s'est éteinte dans la nuit de vendredi  samedi. Journaliste et écrivain, Ménie Grégoire est décédée alors qu’elle venait de fêter son 95e anniversaire. Elle fut surtout une pionnière de la confession intime en radio, sur RTL, durant les années 70.

Pendant quinze ans, entre 1967 et 1981, elle noue au micro des échanges avec des centaines de milliers d’auditeurs et surtout d’auditrices en profonde détresse auxquelles elle prodiguait aides psychologiques et conseils en matière d’éducation des enfants et de sexualité.

Moquée et surnommée «La Dame de coeur», elle se flattait d'avoir «vraiment su parler des femmes aux femmes», et se réjouissait d'avoir libéré la parole à une époque où tabou et ignorance pesaient encore sur la sexualité. Elle a débattu de tous les sujets, y compris les plus tabous à l'époque, comme l'homosexualité.

L'une de ses émissions de 1971 intitulée «L'homosexualité, ce douloureux problème» et enregistrée en public salle Pleyel à Paris est restée célèbre pour être l'un des actes fondateurs du militantisme homosexuel français. Mis en colère par la présence de personnalités réactionnaires -prêtres ou médecins- des militants envahissenti la scène en direct. On relira avec intérêt la transcription de l'émission sur le site de la Revue H, pour comprendre la façon dont travaillait Ménie Grégoire et «entendre» une parole de l'époque sur la