Il faut reconnaître que c’était sans doute surhumain. Devoir chaque matin peindre en bleu blanc rouge la politique de Merkel, c’était trop, même pour Arnaud Montebourg (on dit la politique de Merkel, puisqu’on ne peut même plus dire la politique de Barroso, ni de Juncker, ni du FMI, ni de la BCE, tout le monde souhaitant sortir de cette politique de l’offre, ou de la rigueur, ou de la restauration des marges, ou de la réduction des déficits, peu importe comment on l’appelle, on la reconnaîtra facilement, c’est celle qui fait rosir les joues des émerveillés du Medef).
Surhumain. Poser avec des cafetières et des marinières, à destination du public français, pour faire passer la pilule du respect des 3%, et des dividendes les plus élevés d'Europe, c'était trop. Saisi de vertige, l'Arnaud. Ressort cassé. Et le voilà, dans les derniers jours, qui élève chaque jour la barre, comme décidé à mourir en scène, jusqu'à brocarder Hollande devant une caméra d'Envoyé spécial et, dans le finale fatal, proposer devant toute la presse rassemblée en Saône-et-Loire, d'envoyer au même Hollande «une bonne bouteille de la cuvée du redressement».
D'où cet aveu final, les yeux dans les yeux de son successeur Emmanuel Macron : «Il faut savoir quitter la scène, quand on ne peut pas jouer plus longtemps la comédie.» Fantastique aveu, totalement inédit de franchise et de cynisme. Bien décomplexé, à la manière sarkozyste. Et qui partage en deux le public éberlué : chez les premi