L'été 2014 a été le théâtre de nombreux événements dans l'industrie du jeu, dont la succession prolonge ce sentiment d'agitation intense, voire de fébrilité, qui règne sur le secteur, confortant l'idée que le jeu vidéo, son business et ses pratiques sont à un tournant. Donné moribond il y un an, le marché des consoles connaît un revival effervescent, mené par la locomotive PS4 et ses 10 millions de ventes en neuf mois. La contre-attaque de Microsoft, que l'on aurait tort de penser hors-jeu, s'annonce féroce, comme l'a démontré l'annonce de l'achat d'une exclusivité Xbox One chromée pour Noël 2015 : le prochain Tomb Raider… Idem pour Nintendo, au seuil d'un reengineering complet de son marketing et de ses stratégies (une «nouvelle» 3DS, du contenu payant pour Mario Kart et les figurines Amiibo à l'abordage).
La fraîche acquisition de la web-télé Twitch par Amazon forme évidemment le sommet provisoire de cette fresque toujours en mouvement à quoi ressemble la sphère du jeu. Très populaire auprès des gamers les plus assidus (en majorité de jeunes Occidentaux à pouvoir d’achat décent), Twitch propose de déposer ou de contempler des parties de tous les jeux que l’on veut. L’idée de regarder des parties jouées par d’autres peut paraître bizarre mais elle n’est après tout pas très différente de l’activité consistant à regarder un match de foot. On peut à la fois aimer pratiquer le ballon rond et aimer aller au stade. Avec Twitch, les gamers-spectateurs son