C'est officiel, la coopérative Nice-Matin existe. Ses statuts ont été enregistrés mercredi au tribunal de commerce de Nice. Reste le plus dur à obtenir : la reprise du groupe, placé en redressement judiciaire. Libération a eu accès aux grandes lignes du projet des salariés ainsi qu'à l'avis provisoire rendu par le comité d'entreprise (CE) au sujet des cinq offres déposées. Un exercice de haute voltige. Les représentants du personnel y défendent leur projet, dézinguent un peu les concurrents, tout en épargnant les offres qui se révéleraient les moins mauvaises à titre subsidiaire.
Caprices. Dans leur projet, les salariés veulent concentrer sur le Web leurs efforts financiers (6,6 millions d'euros d'investissements en trois ans sur les 20 millions nécessaires à la reprise), et rehausser la qualité des éditions papier, souvent soumises à Nice aux caprices des annonceurs et gros acheteurs d'abonnements, ce qui pousse rarement à l'exigence rédactionnelle. Pour chercher l'équilibre financier, possible selon eux dès la première année en baissant les charges de 20 millions (pour un chiffre d'affaires de 90 millions en 2013), ils proposent d'imprimer d'autres journaux (Nice-Matin dispose de trois rotatives récentes), de nouer sur le Web des partenariats avec des sites marchands et d'utiliser la filiale de portage à domicile pour se lancer dans le transport de colis.
Ô surprise : le CE juge ces propositions «très cohérentes et