C'était il y a presque un an. Après avoir été par deux fois condamné à vingt ans de réclusion pour le meurtre de son épouse, le docteur Jean-Louis Muller était définitivement acquitté par la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle. Pourtant, son cas faisait encore mercredi l'objet de débats animés devant la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris, celle qui traite des affaires de presse.
A vrai dire, ce n'est pas tant le docteur Muller qui intéresse ici les juges que le docteur Villers, personnage central d'une fiction diffusée le 14 février sur Arte. Le projet, monté par la société Maha Productions (Un coupable idéal, Soupçons) se prolongeait dans une websérie prévue pour être mise en ligne sur le site de la chaîne du 10 février au 2 mars. Saisi en urgence, le juge des référés avait interdit le programme en première instance puis en appel, interrompant sa diffusion en ligne.
Une mesure rare, pour un dispositif plutôt inédit : le suivi au travers de modules vidéo d’un faux procès d’assises, mêlant les acteurs du film, un magistrat à la retraite, de faux jurés tirés au sort parmi des téléspectateurs volontaires et de vrais avocats. Au fur et à mesure du procès, les internautes pouvaient partager en ligne leur «intime conviction», à savoir juger si ce docteur Villers avait ou non tué sa femme. Le dernier épisode, non diffusé, devait dévoiler la teneur des débats et le décompte des voix des jurés. Le but : mettre au jour les rouages d’un verdict, qui