Dans son «bureau de directeur intérimaire» où trône l'éternelle horloge du fondateur du Monde, Hubert Beuve-Méry, Gilles van Kote n'a touché à rien. En sept mois d'intérim, ce journaliste, qui présida la Société des rédacteurs du Monde (SRM) au moment du rachat du groupe par le trio Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, doit mener au pas de charge un projet de mobilité interne, une nouvelle formule, développer le hors-média… Nommé par les actionnaires en mai pour remplacer Natalie Nougayrède, démissionnaire après un conflit ouvert avec l'équipe, Gilles van Kote tient la barre jusqu'à l'élection de son successeur.
Pourquoi avez-vous accepté ce poste ?
Parce que, sans coquetterie, je n'ai pas eu le choix. J'ai occupé ces fonctions à la SRM et au Pôle d'indépendance, donc j'ai eu un rôle de représentant de la collectivité journalistique et des actionnaires historiques. Il y avait une certaine logique à accepter ce poste dans une situation de crise, avec des trucs très paroxystiques au mois de mai, une tension à tous les étages de la maison, c'était un peu l'état d'urgence. Les actionnaires m'ont proposé d'assurer cet intérim. Ça ne faisait pas partie d'un quelconque plan de carrière, mais j'ai accepté parce que c'était logique par rapport à mon engagement pour cette collectivité à laquelle j'appartiens. Et puis, être directeur du Monde n'est pas un sacrifice ! C'est