Se souvient-on de la campagne municipale de Florian Philippot à Forbach, en Lorraine ? Ce n'étaient que reportages triomphalistes sur le vice-président du FN parti à la conquête d'un bastion ouvrier, gloses de politologues sur «les ouvriers qui basculent dans le camp de Le Pen» et, pour couronner le tout, bousculade de caméras lors d'une visite éclair de Manuel Valls allant combattre le monstre sur son terrain. Florian Philippot battu, les caméras se détournèrent. Et qu'apprend-on aujourd'hui ? Que cette campagne fut, pour le jeune énarque parachuté par le FN, une galère de tous les instants. Poursuivi dans les rues par des militants antiracistes, par des opposants, par des cégétistes, violemment interpellé devant un bureau de vote par un responsable tsigane, il n'eut pas un moment tranquille. On en voyait les images cette semaine sur France 3 dans un documentaire de Frédéric Biamonti (Ravis par Marine). Avec six mois de retard. Pourquoi pas avant ?
L'actualité est parfois ainsi traversée à retardement de faits, d'épisodes, passés sur le moment sous les radars, et qui resurgissent quelques mois plus tard. Europe 1 recevait ainsi, cette semaine, le capitaine, originaire de Vannes, d'un remorqueur de haute mer, Philippe Martinez. Pourquoi un marin breton, bonnet sur la tête, était-il convié à s'asseoir dans le fauteuil où défilent d'habitude ministres et politologues distingués ? Au large de la Libye, il a récupéré coup sur coup, en août, deux embarcations de migrants