Les salariés de Nice-Matin étaient prévenus. En redressement judiciaire, les coups de théâtre sont fréquents, surtout dans les dernières heures avant le dépôt des offres définitives. Alors qu'ils peinaient à boucler leur projet (Libération de ce matin), Bernard Tapie s'est rapproché d'eux au dernier moment, annonce cet après-midi le Monde. Concurrent après avoir été allié, il se retourne encore, jette l'éponge et propose de les aider. Il n'entrera pas dans le capital de leur coopérative, mais leur tend un «pacte de non-agression». Il retire l'offre de la Provence, et s'engage à leur apporter 9,2 millions d'euros, de diverses façons. «Je leur avance de l'argent, explique-t-il à Libération, en échange d'actifs du groupe qu'on ne peut pas détailler puisque la loi interdit de vendre ce qu'on ne possède pas.»
Pour l'essentiel, l'homme d'affaires, copropriétaire de Corse-Matin, rachèterait les 50% que Nice-Matin détient encore dans le quotidien insulaire - seul rentable à ce jour dans le quart sud-est de la France. Cela avait été estimé à 4,5 millions d'euros (mais Corse-Matin était alors bénéficiaire de 1,9 million d'euros, il sera au mieux à l'équilibre cette année). Il leur signerait aussi une promesse d'achat sur plusieurs biens immobiliers