Avec sa coupe de Beatles et ses faux airs de Harry Potter, John Oliver, 37 ans, est le nouveau phénomène de la télévision américaine. Caricature de l'Anglais guindé à l'accent so british et à l'humour acerbe, il dissèque chaque dimanche sur la chaîne câblée HBO l'actualité du monde - et des Etats-Unis - dans son propre late show, ces émissions satiriques de fin de soirée dont seuls les Américains ont le secret. Lancé fin avril et baptisé Last Week Tonight, son show d'une demi-heure fait un carton, suivi par plus de 4 millions de personnes.
Rien pourtant ne le prédestinait à un tel succès. A ses débuts en solo, en 2002, au festival d'Edimbourg, le natif de Birmingham fait un bide. «John Oliver a basé son premier spectacle sur la mort, un concept auquel il ne peut pas être étranger compte tenu de l'accueil mitigé que ses obscures remarques reçoivent», assène à l'époque le site Chortle, référence britannique en matière de comédie. Les années suivantes ne sont guère plus glorieuses : quelques stand-up à travers le pays, des nuits «dans des hôtels pourris» selon ses dires, et une poignée d'apparitions dans Mock the Week, un jeu télé comique diffusé sur la BBC.
Mentor. «Si John était resté au Royaume-Uni, il serait sans doute encore en train de participer à des émissions parodiques sur Radio 4 [radio publique, ndlr] pour un maigre salaire», confiait récemment au Telegraph l