Il semble tout gêné d'en parler. De ressasser ces «trucs» qu'il a envie «d'oublier». Mais Nicolas, 12 ans, raconte timidement, face à la caméra, le harcèlement dont il a été victime en sixième. «Ça a commencé par des mots incessants, chiants, dont je ne me souviens pas. Après, ils m'emmerdaient en sortant des cours, ils me poussaient, ils me disaient des mots du genre "intello".» Derrière la caméra, c'est sa tante, la réalisatrice Virginie Saclier, qui recueille les confidences.
Du harcèlement scolaire, elle «en avait beaucoup entendu parler à la télé, sur Internet. Des cas d'enfants qui se suicident en laissant juste un mot d'adieu». «D'entendre toujours parler de ces cas aussi dramatiques, j'avais fini par me dire qu'on en faisait tout un plat dans les médias pour faire de l'audience», annonce-t-elle avec franchise en préambule de son documentaire L'enfer… Il est dans ma classe ! diffusé ce lundi soir sur France 3.
Jusqu'au jour où son frère, Mathieu, l'a appelée pour lui confier que son fils en était lui-même victime. Alors, pour «décortiquer» ce phénomène, elle a passé trois semaines en immersion au sein d'un collège de Bourgogne.
Isolement. Il y a quasiment un an, Vincent Peillon, à l'époque ministre de l'Education, lançait un plan de lutte national contre ce problème, exhortant les victimes à «briser la loi du silence». Si depuis, de plus en plus d'ados racontent leur calv