Dimanche soir, ils avaient déjà défilé par dizaines de milliers dans la capitale hongroise et certains avaient lancé des écrans, des claviers et des souris usagés à travers les fenêtres des bureaux du Fidesz, le parti de droite populiste du Premier ministre, Viktor Orbán. Postée tout près, la police n’avait pas défendu le bâtiment. Mardi soir, c’est paisiblement - quoique fort bruyamment - que près de 100 000 personnes ont à nouveau défilé contre le projet de taxe sur Internet du gouvernement. La vague de protestation a aussi atteint les grandes villes de province : Pécs, Szeged, Debrecen, Györ… On n’avait pas vu une manifestation citoyenne d’une telle ampleur depuis le retour d’Orbán au pouvoir en 2010.
Téléphones. «Pas d'impôt sur le Net ! Sale Fidesz ! Traîtres, corrompus !» scande la foule. Une pancarte laconique résume l'état d'esprit ambiant : «Viktor@dégage.com» Arrivé devant le parlement, le cortège crie «Europe ! Démocratie !» et réclame à grands cris le retour, sur l'édifice, du drapeau européen. Arraché par un député d'extrême droite il y a plus d'un an, le drapeau n'a jamais été remis en place par la droite majoritaire de Viktor Orbán. Tout un symbole.
Le projet de taxe, annoncé il y a une semaine, prévoit de prélever 150 forints (0,48 euro) dans la poche du consommateur par gigaoctet transféré. Objectif : combler les trous dans le budget 2015 de la Hongrie. Cette taxe est «juste», selon le m