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bourre-paf

Le secours gâteaulique

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«Le Meilleur Pâtissier», c’est une crème anglaise. Soit ça prend, soit ça ne prend pas. Si ça prend – et nous sommes de ceux-là –, bienvenue en l’Eglise de la Sucrologie et de l’Ordre du Temple Insulinaire.
(Photos Marie Etchegoyen. M6)
publié le 7 novembre 2014 à 19h36

Un gâteau tout mou, voilà ce qu'est devenu votre Docteur. Oui, le Dr Garriberts, d'ordinaire tranchant comme l'acier, affûté comme une lame, n'hésitant pas à suriner la moindre mièvrerie télévisuelle, s'est transformé en baba moelleux et gorgé de sucre. La faute à la vie qui nous fait préférer le carré de chocolat au poisson bouilli-haricots verts, et le Meilleur Pâtissier de M6 à la captation de la Sonate des spectre

de Strindberg jouée par des sourds-muets en direct de la MJC de Sceaux à 3 heures du matin sur Arte. Le Meilleur Pâtissier, que voulez-vous, c'est une crème anglaise. Soit ça prend, soit ça ne prend pas. Si ça ne prend pas - ce qui, dans le cas d'une émission qui consiste à regarder des psychopathes faire des gâteaux pendant des plombes sans jamais qu'on puisse les goûter, est l'attitude la plus sensée -, alors allez vous faire cuire le cul au boulé. Si ça prend - et vous avez compris que nous sommes de ceux-là -, alors bienvenue en l'Eglise de la Sucrologie et de l'Ordre du Temple Insulinaire. Cette religion-là n'a qu'un commandement, que psalmodient chaque mercredi à 20 h 50 près de 3 millions d'adeptes, dont votre Dr, appuyant, mi-con, mi-contrit, sur la télécommande : «On se met les gâteaux ?»

Une couche de réconfort

Et ne riez pas, car le Meilleur Pâtissier ne souffre aucune distance, pas le moindre second degré ni petit chouille d'ironie. Le Meilleur Pâtissier se regarde le nez collé dessus, contre, tout