Menu
Libération
Presse

Les salariés de «Nice-Matin» obtiennent la gestion de leur journal

Article réservé aux abonnés
Le tribunal de commerce de Nice a choisi la coopérative des salariés pour reprendre le quotidien.
Jean-François Roubaud,le porte-parole des salariés de «Nice-Matin», vendredi à Nice. (Valery Hache. AFP)
publié le 7 novembre 2014 à 11h44

Lorsque les magistrats entrent dans la salle d'audience du tribunal de commerce de Nice ce vendredi matin, un silence oppressé se fait. Au premier rang, Jean-François Roubaud, délégué SNJ, s'immobilise. Cela fait de longues minutes qu'il se mangeait le pouce, ne pouvait réprimer le battement compulsif de ses jambes après six mois passés à se battre pour que ses camarades et lui obtiennent la reprise de leur quotidien en redressement judiciaire. Le président ne fait pas trop durer le suspens. Il annonce pour commencer les recalés. Les offres du groupe Rossel (la Voix du Nord), qui prévoyait 376 départs, et celle de Georges Ghosn (ex-propriétaire de France-Soir), sont rejetées. La reprise du journal est officiellement octroyée à la Scic (Société coopérative d'intérêt collectif) Nice-Matin, montée par les salariés.

Ils ont rassemblé plus de 14,2 millions d'euros, dont un peu plus de 8 de promesse d'achats d'actifs faite par Bernard Tapie (la Provence), qui veut surtout leur racheter les 50% que Nice-Matin possède dans Corse-Matin, lui-même détenant le reste. Des banques coopératives s'engagent à prêter, la région Paca à verser 2 millions d'euros, et des entreprises privées vont également mettre la main à la poche, notamment Carrefour France (1 million d'euros).

A la sortie du tribunal, une très longue ovation attend syndicalistes et avocates. Ils s'étreignent, pleurent, la pression se transforme en ivresse. «Le jour J est le jour du bonheur