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«Nice-Matin» aux salariés, Tapie dans l’ombre

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L’offre de l’équipe associée à l’homme d’affaires a été choisie. Soit la plus grosse coopérative jamais tentée dans la presse.
Des journalistes de Nice Matin fêtent la décision du tribunal de commerce vendredi. (Photo Valéry Hache. AFP)
publié le 7 novembre 2014 à 20h06

Le jour à peine levé, des policiers prennent place, vendredi, devant le tribunal de commerce de Nice. Il doit désigner dans la matinée le repreneur de Nice-Matin et ce déploiement de forces inquiète les journalistes, rapidement informés : est-ce le signe qu'il faudra calmer leur colère, que leur projet de reprise est retoqué ?

Il ne reste alors que trois offres. La Société coopérative d'intérêt collectif (Scic) des salariés - la plus importante jamais tentée dans la presse française -, le projet de Georges Ghosn (ex-propriétaire de France-Soir), et celui du groupe Rossel (la Voix du Nord). Le tribunal ouvre ses portes, les salariés, arrivés par dizaines, s'installent dans la salle d'audience où Jean-François Roubaud, délégué syndical (SNJ) et principal promoteur de la Scic, se mange le pouce, ne peut arrêter le battement frénétique de ses jambes. «Calme-toi, Jeff», lui souffle Bruno Lacombe, secrétaire (CGT) du CE. Le président abrège le suspense. Les salariés peuvent reprendre leur journal. Les larmes coulent, des poings se serrent.

«Lucide». Le groupe Rossel est absent. Il ne se faisait plus d'illusion depuis un bon moment. A la dernière audience, le 23 octobre, son représentant avait accusé le tribunal d'avoir prolongé les délais pour permettre à la coopérative de boucler son financement. «Mais vous aussi pouviez améliorer votre offre qui n'est pas complètement satisfaisante», avait taclé en