Madjid Guitoune, 40 ans, se souvient encore du temps où, pour s'informer, il fallait qu'il trouve quelqu'un pour lui lire le journal. De ses études de droit où il galérait pour obtenir l'emploi du temps ou pour consulter la moindre documentation. Désormais, grâce à un logiciel de synthèse vocale, ce déficient visuel fait ses recherches, ses courses et s'informe sur Internet. «On ne réalise pas toujours que le Web permet un gain d'autonomie, de liberté. C'est un facteur d'intégration ! Nous n'avons plus besoin d'une "bonne âme" pour nous assister dans la moindre démarche», souligne ce bibliothécaire.
Son enthousiasme se heurte pourtant à un sérieux écueil : l'accessibilité des sites. «Peu le sont en réalité. Bon nombre proposent des vidéos sans alternatives textuelles, sans parler de ceux qui obligent à remplir un formulaire, à recopier une image pour valider sa requête… Par contre, le site des impôts, lui, est très bien fait…»
«Ça coince». Les malvoyants ne sont pas les seuls à peiner sur la Toile. Pas toujours facile de naviguer sur un site quand, on ne peut pas se servir d'une souris comme certains handicapés moteur ou juste de lire une page lorsqu'on est sourd et qu'on ne connaît que la langue des signes.
«L'e-accessibilité pour les personnes handicapées, c'est comme pour le bâtiment, soupire Dominique Burger, président de l'association BrailleNet. On sait tous ce qu'il faut faire mais ça coince!»
Car d