Il est accueilli en héros. Acclamé sur des kilomètres par une foule en liesse. Des femmes en pleurs qui se jettent dans ses bras. Qui lui offrent des fleurs. En janvier 2013, après plusieurs mois d’exil forcé en Belgique, le docteur Denis Mukwege est de retour dans sa ville natale, Bukavu, en république démocratique du Congo.
Depuis plus de quinze ans, ce gynécologue-obstétricien opère les femmes victimes de sévices sexuels dans l'hôpital de Panzi, dans l'est du pays. Ici, des groupes armés s'affrontent depuis une vingtaine d'années pour piller les ressources de la très riche province du Sud-Kivu. Et ces rebelles utilisent le viol comme une arme de guerre. Plusieurs fois pressenti pour le Prix Nobel de la paix, menacé de mort, Denis Mukwege a dû quitter son pays en 2012 après une troisième tentative d'assassinat. Alors qu'il recevra mercredi au Parlement européen le prix Sakharov 2014 pour «la défense des droits de l'homme et des libertés», France 5 diffuse ce mardi Congo, un médecin pour sauver les femmes, un docu qui lui est consacré.
«Dignité». On s'attendrait à un portrait, à un retour sur son parcours. Mais Denis Mukwege n'apparaît finalement qu'en pointillé dans le film d'Angèle Diabang, réalisatrice sénégalaise. <