Il y a eu Serge Papin, patron de System U, se plaignant d'être «le bouquet missaire» (i-Télé). Il y a eu un «accident de train à Jean-Jacques de Compostelle» (i-Télé toujours), et un Jean-François Copé présenté comme «Kev Adams, acteur» (i-Télé, décidément). Il y a eu «Christiane, président des Etats-Unis» (BFMTV). Ou, sur LCI cette fois, cette tombe de soldats allemands retrouvée dans la Marne, «probablement tués au début de l'année 2015, alors que le combat faisait rage». Le coupable de ce festival de boulettes qui émaillent chaque jour ou presque les écrans des chaînes info est bien connu des réseaux sociaux : c'est «le stagiaire d'i-Télé» (1). Une appellation générique, née sur Twitter où la mise en boîte est un sport national, car BFMTV ou LCI, en matière de bévues, se défendent plutôt pas mal aussi.
Marrantes ou navrantes, c'est selon, ces perles en apparence anodines - la presse en est truffée, et nous, à Libération ne sommes pas les derniers pour la couille, heu, la coquille - sont un symptôme : d'une BFMisation de la télévision, d'abord. C'est-à-dire d'un inextinguible flux d'infos, un bombardement d'actu où un titre chasse l'autre, où tout est égal à tout, où l'on fait son miel du moindre événement qu'on file et étire tout au long de la journée pour meubler l'antenne. D'ailleurs, Bernard Zekri, directeur de la rédaction d'i-Télé de 2