A la fin des années 60, l'héroïne décime la jeunesse américaine. On dénombre plus de 100 000 toxicomanes et près de 6 000 overdoses. En 1971, il y a plus de morts du fait de la drogue que de GI tués au Vietnam. Et les responsables de cette hécatombe sont français. Car c'est une came made in Marseille qui s'écoule dans les veines américaines. A l'époque, les labos de la «cité phocéenne» produisent une drogue d'une pureté incomparable, consacrant la ville capitale mondiale de l'héroïne. Par le Canada, l'Amérique du Sud, ou directement dans le port de New York, dans des bagnoles truffées de schnouf et même dans des boîtes de conserve de paella, la French Connection inonde le sol américain. Alors que Jean Dujardin et Gilles Lelouche en jouent une version romancée au cinéma dans la French, France 3 diffuse, ce lundi, le documentaire French Connection : quand Marseille empoisonnait l'Amérique.
A grand renfort de musique, d'archives télé, de photos d'époque, de documents confidentiels le film de David Korn-Brzoza se regarde comme un polar vintage. Très dense - peut-être trop : le documentaire dure une heure et demie -, French Connection raconte la guerre menée aux trafiquants et la lente prise de conscience des autorités françaises. Distillant des anecdotes comme celle du chanteur de variétés Edmond Taillet, qui a passé de la blanche au Canada dans les amplis de Johnny Hallyday (à son insu, paraît-il). Mêlant les témoignages des truands de l'époqu