Il y a Samuel, 20 ans, qui raconte comment ses parents l'ont battu avant de le mettre à la porte. Martine, la cinquantaine, qui décrit le harcèlement moral et les allusions vulgaires encaissés au travail. Insultés, humiliés, rejetés par leur famille ou sauvagement agressés parce qu'ils sont gays et qu'elles sont lesbiennes. Ils sont neuf femmes et hommes, de régions, d'âges et de milieux sociaux différents à témoigner dans le très beau documentaire Homos, la haine, diffusé ce mardi sur France 2.
Face à la caméra, Martine, Amina, Samuel, Irène, Emmanuelle, Pierre, Bruno parlent de cette homophobie destructrice. Certains de ces visages sont connus. Comme celui de Laurent, acteur de la série Plus belle la vie, ou Wilfried, dont la photo du visage tuméfié après une agression avait fait le tour des réseaux sociaux l'an dernier. Tous, par des paroles, par des actes, ont déjà fait la violente expérience de cette haine de ce qu'ils sont.
Tortures. Pour Eric Guéret, coauteur avec l'écrivain Philippe Besson et réalisateur de nombreux documentaires dont La mort est dans le pré, sur les agriculteurs victimes des pesticides, faire ce film était «une évidence». «Je ne fais que des films de combat. Lutter contre le retour de cette haine homophobe est une priorité alors que notre société est fragile sur la défense des droits», explique-t-il à Libération.
Depuis le vote de la loi ouvrant le droit aux hom