La présidence de Mathieu Gallet à Radio France n'aura donc pas été qu'un joyeux chemin tapissé de pétales de roses. Un plébiscite en février au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), une arrivée au printemps sans trop de casse malgré l'éjection de Daniel Mermet, une réouverture de la Maison ronde il y a quelques semaines, après des années de chantier, avec son nouveau et bel auditorium salué de toutes parts (même si Gallet n'y est pour rien) et puis voilà : la tuile. Pour la première fois de son histoire commencée il y a quarante ans, Radio France sera en déficit en 2015. Et pas qu'un peu : «une vingtaine de millions d'euros», annonce Gallet, qui déplore une «situation financière très préoccupante».
Éconocroque. Mercredi, entendu par la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale, le PDG du groupe public a confirmé la mauvaise nouvelle dévoilée la veille dans une «lettre à l'attention des managers de Radio France». «Si rien n'est fait, prévient-il dans ce courrier, ces déficits vont se creuser sans perspective de retour à l'équilibre à horizon 2019.» Le trou ? Il provient en partie d'une baisse des ressources publiques, un mouvement qui, dans l'audiovisuel public, a déjà frappé rudement au portefeuille France Télévisions. En 2015, Radio France doit ainsi s'asseoir sur 8,4 millions d'euros et ne touchera de la redevance, qui représente 90% de ses ressources, «que» 601,8 millions d'eur