«En cité, tu parles pas d'amour, tout se passe en cachette !» lance en rigolant Trésor, 31 ans. Face à la caméra, casquette sur la tête, cette grande baraque tatouée se confie sur sa vie amoureuse. Raconte son premier baiser, ses premières relations. Et décrypte surtout comment on apprend à aimer en grandissant dans les quartiers. Car si l'amour y est tout aussi présent qu'ailleurs, ce sentiment reste «un sujet tabou». Et les codes de la relation sont différents. «Limite, quand tu tiens la main d'une fille, c'est un attentat à la pudeur !» lâche Trésor.
Des banlieues de Paris, de Douchy-les-Mines en passant par Rouen, ils sont six, âgés de 21 à 31 ans, ayant tous grandi à l'ombre des tours, à se livrer dans le joli documentaire l'Amour en cité, diffusé ce lundi soir sur France 4. Comment vivre une histoire d'amour au grand jour quand on joue au gros dur, à la caillera du quartier ? Comment concilier une vie amoureuse avec les cultures, les traditions de son milieu ? Pas de commentaires, ni d'interviews. Les auteurs et réalisateurs Maïram Guissé et Ruddy Williams Kabuiki s'effacent face aux parcours amoureux de Trésor, Ali, Jacky, Farah, Sofiane et Julie. Qui se racontent avec sincérité et beaucoup d'humour. Leurs confidences sont seulement entrecoupées de diverses scènes dansées, comme pour manifester ce qu'ils ont parfois du mal à exprimer.
Car la pudeur est omniprésente dans la ci