Ils testent toutes les dernières tables branchouilles. «Slicent» des rondelles de yuzu pour se concocter des plats «gourmands». Se disent «fan» de ceviche, peuvent s'émouvoir devant un tartare ou se pâmer devant un chou de Bruxelles. Sont capables de poireauter des heures pour goûter un burger. Et abreuvent jusqu'à l'indigestion les réseaux sociaux de photos de leurs assiettes, de leurs recettes et de grands chefs. Ces drôles de zozos sont les «foodies», les groupies de la bouffe. Des urbains, bien souvent âgés de moins de 40 ans qui se damneraient pour avoir une réservation au Septime, un de ces néobistrots qui révolutionne la gastronomie, pardon, la «food» comme ils disent. Dans le cadre de sa soirée «Canal + se met à table», la chaîne cryptée diffuse ce mardi l'Amour food, documentaire qui passe au gril l'obsession de toute une génération pour la cuisine.
A travers les témoignages d’une belle brochette d’observateurs – critiques culinaires comme François Simon, l’historien Bénédict Beaugé et plusieurs chefs «nouvelle génération» comme Alexandre Gauthier –, le réalisateur Olivier Joyard montre bien comment s’est opérée cette révolution des assiettes. Comment en l’espace d’une décennie, la gastronomie étiquetée «bourgeoise», «de droite» dans les années 90 s’est déringardisée, devenant cool, voire un emblème de la pop culture. Comment on est passé de Maï