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«Charlie» arrive à «Libé» : «L'urgence, c'est le prochain numéro»

Fusillade meurtrière à «Charlie Hebdo»dossier
La rédaction de l'hebdomadaire s'est installée aujourd'hui dans nos locaux pour reprendre, malgré les circonstances, le travail.
Devant l'immeuble de «Libération», en attendant la rédaction de «Charlie Hebdo». (Photo Libération)
publié le 9 janvier 2015 à 11h37
(mis à jour le 9 janvier 2015 à 12h25)

Dans la rue Béranger ce matin, près d'une centaine de journalistes étaient parqués sur le trottoir, face à l'immeuble de Libération. Ils guettaient l'arrivée de la rédaction de Charlie Hebdo, que nous accueillerons ces prochains jours pendant qu'ils préparent la sortie de leur prochain numéro, «le journal des survivants» – dont la diffusion est prévue à un million d'exemplaires. Postés devant l'immeuble, les policiers filtraient très strictement les entrées avec l'aide du personnel de Libération, chargé de scruter et reconnaître les visages.

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C'est d'abord une voiture remplie de matériel informatique qui s'est frayé un chemin dans le journal : la rédaction du Monde met à disposition de Charlie Hebdo cinq ordinateurs, une imprimante, un scanner… Puis sont arrivés l'avocat de l'hebdomadaire, Richard Malka, son directeur financier, Eric Portheault, le dessinateur Willem.

Le reste de l'équipe a suivi à pied. Réunis dans le hall de Libé, ils ont reçu leurs premiers mots de réconfort des confrères. L'émotion est grande, et l'atmosphère grave.

Les nouveaux Macs ont été installés dans la salle dite du «Hublot», où ont habituellement lieu les conférences de rédaction de Libération. Le plus dur, maintenant, va être de se remettre au travail. Richard Malka battait le rappel : «L'équipe de Charlie, on rentre !» Il faut s'y mettre. Ils n'ont pas tué Charlie Hebdo.

Puis, l'avocat est descendu au rez-de-chaussée de Libé pour une courte allocution aux nombreux journalistes présents : «On est touchés par votre présence et votre soutien mais on a un journal à créer dans les conditions que vous connaissez. On a besoin de se réunir dans une certaine intimité. Ce qu'on a à vous dire, on va vous le dire dans les huit pages. La force et le coeur qui nous restent un peu, on va les mettre dans ces huit pages. L'urgence, c'est le prochain numéro de Charlie Hebdo