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Libération

Facebook s’attaque aux canulars

Le réseau social va permettre à ses membres de signaler les «hoax» qui pullulent sur les fils d’actualité. En théorie, les contenus ouvertement satiriques ne seront pas touchés.
La justice turque a ordonné le blocage des pages Facebook jugées offensantes à l'égard de Mahomet. (Photo Thomas White. Reuters.)
publié le 21 janvier 2015 à 17h56

Dans un billet publié hier par l'ingénieur Erich Owens et le chercheur Udi Weinsberg, Facebook annonce sa décision de réduire la visibilité des canulars sur le fil d'actualité de ses membres. Le réseau social avait déjà mis en place de nouvelles mesures en avril 2014 pour diminuer la présence sur le fil «des contenus que les gens considèrent comme du spam et ne veulent pas voir». Désormais, ce sont «les publications que les gens ont signalées comme de fausses informations» qui sont dans le collimateur de Facebook.

Pour lutter contre leur prolifération, Facebook a ajouté une qualification spécifique («c'est une fausse actualité») dans les paramètres de signalement d'un contenu indésirable. L'option n'est pas encore disponible sur l'ensemble des profils Facebook, mais cette capture d'un profil francophone piochée sur Rue89 donne un aperçu de cette nouvelle fonctionnalité :

Concrètement, l’outil développé se basera sur le nombre de fois où un contenu sera signalé comme «fake», mais également sur le nombre de suppressions dudit contenu. Facebook a en effet remarqué −et cela semble plutôt logique− qu’une forme d’autorégulation s’est mise en place sur le réseau : en cas de partage d’une info bidon, les «amis» de la personne l’ayant publiée ne se privent pas pour signaler en commentaire son caractère erroné, entraînant souvent dans la foulée sa suppression.

Alors que les événements tragiques récents ont donné un coup de boost aux théories complotistes les plus farfelues, Facebook n'entend pas pour autant jouer les censeurs, encore moins les «fact-checkers» : «Nous ne retirons pas les histoires que les gens signalent comme fausse, et nous n'examinons pas le contenu pour déterminer son exactitude.» Compte tenu de la défiance envers les médias traditionnels des adeptes de la théorie du complot, il n'est donc pas exclu d'imaginer que cette fonctionnalité pourrait, à terme, «isoler» encore plus dans leur bulle certains membres tentés de signaler comme «fausses» des informations tout à fait légitimes.

Fini de rire ?

Quid des publications émanant de pages clairement satiriques comme The Onion ou Le Gorafi ? D'après Facebook, les utilisateurs ayant tendance «à ne pas signaler les contenus satiriques se voulant humoristiques», ce type de publication ne devrait pas être affecté par cette mise à jour.

Ouf, on pourra donc encore retrouver dans notre fil d'actualité ce genre de choses :