Avec le crash du vol 4U9525 de la compagnie Germanwings, les sites qui permettent de suivre un vol en direct, bien connus des spécialistes et fans d’aéronautique, beaucoup moins du grand public, connaissent une affluence record. Mais qui sont ces personnes qui vivent du partage d’infos concernant les milliers d’avions qui volent en permanence au-dessus de nos têtes ?
Les principaux «flight trackers»
FlightAware, le pionnier. FlightAware est une compagnie américaine fournissant des données et logiciels pour l'aviation. Elle a été la première à créer, en 2005, un site gratuit dédié au suivi en direct de vol commerciaux et privés. La compagnie, forte de ses relations dans le monde de l'aviation, a d'abord ouvert son site aux Etats-Unis et au Canada, avant de l'étendre au suivi des liaisons aériennes dans le monde entier. En plus d'être le premier à s'être lancé dans ce domaine, FlightAware est devenu le service de suivi de vol le plus utilisé dans le monde, avec plus de 2 millions d'utilisateurs par mois.
FlightAware (Photo: flightAware capture d’écran)
FlightRadar24, le plus actu. C'est sûrement le concurrent le plus sérieux de FlightAware. En plus de disposer d'une meilleure couverture de l'Europe, Flightradar est plus réactif sur l'actualité notamment grâce au fil Twitter intégré à l'écran de suivi des vols.
Ses informations, diffusées sur Twitter, ont été largement reprises par la presse ce mardi, à commencer par l’animation représentant le trajet parcouru par l’appareil de la Germanwings jusqu’au moment de l’accident.
Last position of Germanwings flight #4U9525 at 09:40 UTChttp://t.co/FHoX6q0GHt pic.twitter.com/72pxGKolRM
— Flightradar24 (@flightradar24) March 24, 2015
3D PlaneFinder, le plus réaliste. En plus de fournir les informations de base comme l'altitude, le cap et l'heure approximative d'arrivée, ce site vous permet de suivre en temps réel l'avion choisi par le biais de Google Earth et donc de visualiser le vol comme si vous y étiez en admirant les mêmes paysages que les passagers. Pour l'utiliser il faut bien évidemment avoir téléchargé Google Earth au préalable.
3D PlaneFinder vol au-dessus des alpes (Photo: capture d’écran
[ 3D PlaneFinder ]
)
NATS, le plus esthétique. L'entreprise anglaise travaille pour le compte d'aéroports et de compagnies aériennes en leur fournissant «des réponses aux problèmes critiques rencontrés dans le monde de l'aviation, tels que les rapports coûts-efficacité, l'environnement et l'analyse de données». Contrairement aux autres sites précédemment évoqués, NATS ne permet pas de suivre en direct la progression de tous les appareils en vol, mais l'entreprise enregistre l'ensemble de leurs trajectoires, qu'elle modélise dans des «timelapses» à l'effet hypnotique.
Comment ça marche ?
C’est finalement assez simple. De nombreux avions sont équipés de ce que l’on appelle des ADS-B (automatic dependant surveillance-broadcast). Grâce à ce système, l’appareil envoie sa position, ainsi que d’autres informations (comme son identification, sa vitesse, son cap) par radio. Tout ce qui est équipé d’un récepteur «ADS-B in», comme les tours de contrôle et la plupart des autres avions de ligne, peuvent les recevoir et donc connaître en temps réel la position de l’appareil.
Tous les sites de «flight tracking» essaient donc de fidéliser le plus grand nombre possible de partenaires (particuliers ou professionnels) dotés de ce type de récepteurs afin d’avoir accès à la plus grande base de données possible. Cependant, certaines parties de la carte en restent dépourvues, d’où l’existence de zones blanches où il sera impossible de suivre un vol. Pour y remédier, les sites de suivi de vols en temps réel ne manquent pas de solutions. FlightAware a par exemple développé une application transformant les smartphones des utilisateurs en relais ADS-B. Le site encourage aussi les visiteurs vivant dans ces zones blanches à fabriquer leur propre antenne relais, fournissant les détails de tous les éléments à acheter, ainsi qu’un plan de construction.
Station au sol PiAware ADS-B (Photo: capture d’écran Flightaware)