Jean-Mathieu Zahnd, réalisateur et militant CGT, analyse pour «Libération» les enjeux du conflit.
La direction de Radio France avance que le chiffre de grévistes est faible. Que répondez-vous ?
La direction fait un comptage sur l’effectif total, et pas sur l’effectif en service. Du coup ça peut baisser beaucoup, d’autant que si quelqu’un ne s’est pas déclaré gréviste avant 10 heures, il n’est pas comptabilisé... De source officieuse, on sait qu’il faut multiplier par trois pour avoir une estimation. Dans les locales, ça a beaucoup remonté. C’est difficile de savoir au jour le jour, les gens s’investissent aussi en fonction de ce qu’ils sont prêts à faire.
Qu’est-ce qui a avancé, ou pas avancé, dans les négociations ?
Il y a eu des petites avancées sur la réforme du service propreté, mais ça ne s'applique pas dans les faits. Sur les modes de production, formellement la verticalisation [la fin du service transversal des chargés de réalisation, ndlr] a été abandonnée, mais les avancées portent uniquement sur les chantiers en cours. On craint une verticalisation rampante. Et il n'y a aucune garantie sur les moyens du réseau France Bleu, et aucune avancée sur l'abandon de la syndication des programmes, ni sur la question du maintien des orchestres.
Qu’attendez-vous du rendez-vous de cet après-midi à Matignon ?
Depuis cinq jours, les négociations sont bloquées du fait de la direction. On n’a pas d’autre solution que de demander une médiation. Le Premier ministre a dit qu’il voulait que le conflit cesse, que le dialogue social reprenne à Radio France... Prenons-le au mot et allons le voir.