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Libération

A Radio France, un médiateur est avancé

Radio France, la grève et après ?dossier
La ministre de la Culture a nommé jeudi Dominique-Jean Chertier pour renouer le dialogue.
Représentants de Radio France à la manif anti­austérité, jeudi à Paris. P (Photo Albert Facelly)
publié le 9 avril 2015 à 20h06
(mis à jour le 9 avril 2015 à 20h14)

Une journée à attendre la fumée blanche en provenance de la rue de Valois. Alors que l'assemblée générale des salariés de Radio France a reconduit jeudi matin une grève de tous les records qui en est à son 22e jour, tous les regards étaient tournés vers le ministère de la Culture. Après avoir longtemps tergiversé, le gouvernement y travaillait activement à la mise en place de la médiation réclamée par les grévistes comme préalable à la fin du mouvement. Son nom a finalement été connu dans la soirée. Il s'agit de Dominique-Jean Chertier.

Ancien directeur général de l'Unédic et ex-conseiller social de Raffarin à Matignon entre 2002 et 2003, ce fin connaisseur des syndicats également passé par le privé chez Safran aura la redoutable mission d'éteindre le feu social qui a embrasé la Maison ronde. «On nous a consultés mais on a pas eu le choix, explique l'élu CFDT Jean-Eric Ziolkowsky, on nous l'a présenté comme un spécialiste du dialogue social. On va en avoir grandement besoin pour sortir de la crise.»

La ministre de la Culture, Fleur Pellerin, qui a donc fini par s'emparer du dossier, a multiplié les consultations depuis mercredi soir. Elle a rencontré les syndicats et le PDG, Mathieu Gallet, pour discuter des modalités de cette nomination. Un sujet très sensible puisqu'il s'agissait de définir le périmètre - et donc les pouvoirs - du futur médiateur. Ses attributions seront larges, à écouter les élus de Radio France. «Il va commencer par négocier les points de blocage pour lever les préavis, explique l'un d'eux. Mais il sera aussi chargé de renouer le dialogue social en vue de la discussion sur le plan stratégique présenté par la direction.» Exit Mathieu Gallet ? «Il ne sera en tout cas plus seul pour mettre en branle le futur projet.»

La décision du gouvernement de s'impliquer directement dans la gestion du conflit intervient au lendemain d'un comité central d'entreprise extraordinaire qui a tourné court, les élus ayant déclaré que «les fils du dialogue et de la confiance étaient rompus». Reste à savoir s'il va rencontrer les syndicats dès jeudi soir afin d'arriver avec des avancées concrètes à présenter vendredi à l'AG. La poursuite de la plus longue grève de l'histoire de radio France en dépend.