C'est une véritable course contre la montre qui s'est engagée depuis vendredi après-midi à Radio France. L'objectif ? Parvenir, coûte que coûte, à un accord entre le médiateur nommé par le gouvernement et les syndicats. Celui-ci considérait dimanche soir la première étape de sa mission «terminée» : «J'ai remis mon texte à la direction, sans attendre sa réponse, et aux organisations syndicales, sans attendre leur réponse.» Ce document doit être soumis au personnel ce lundi à 10 heures.
La ministre de la Culture Fleur Pellerin a estimé que ce document de 3 pages ouvrait «la voie d'un compromis permettant une sortie du conflit» et appelé «chacun» à «prendre ses responsabilités quant à la reprise des antennes», perturbées depuis 25 jours par une grève d'une durée sans précédent.
L'assemblée générale des salariés devra se prononcer ce lundi matin sur la poursuite du mouvement, au vingt-sixième jour de la grève. «Il faut absolument que chacun y mette du sien, résume un salarié de la Maison ronde, s'ils arrivent sans rien ce matin, on sera vraiment dans une merde noire.» Et de pronostiquer dans ce cas la «fin prématurée» de la mission du médiateur.
En entamant sa mission vendredi, Dominique-Jean Chertier avait émis l'espoir que Radio France puisse «reprendre une vie normale avant la fin du week-end». Mais jusqu'à dimanche en début d'après-midi, l'encéphalogramme des discussions est resté désespérément plat. Les syndicats évoquaient alors l'«absence d'avancée» sur les «points de blocage», SUD et la CFDT jugeant même les dernières propositions du médiateur «en deçà de ce qui avait déjà été négocié». Les discussions continuaient alors d'achopper sur la question de l'ampleur de la «syndication» entre les 44 antennes de France Bleu, autrement dit le partage à l'échelle régionale de certains programmes. Les syndicats qui craignent qu'elle aboutisse à une baisse de la production de contenus hyper-locaux, marque de fabrique de France Bleu, exigent qu'elle reste une «exception». Comme dans la tranche de la mi-journée où un programme national est déjà diffusé sur le réseau France Bleu. Mais pas question d'accepter d'aller au-delà, comme avec l'émission quotidienne Cette année-là, que la direction de Radio France propose de mutualiser en confiant à tour de rôle à une locale de Radio France le soin de la réaliser pour l'ensemble de sa région.
Selon différentes sources jointes par Libération, le round de négociations de dimanche après-midi, «fructueux», aura enfin permis d'avancer sur cet épineux sujet, «effroyablement technique».«On a fait de nouvelles propositions», expliquait en début de soirée Jean-Eric Ziolkowski de la CFDT, et le médiateur s'est montré «cette fois à l'écoute».