«Les dépenses des instances dirigeantes de Radio France ne présentent pas de caractère abusif.» C'est ainsi la conclusion du rapport de l'Inspection générale des Finances (IGF) sur les dépenses de la direction de Radio France, publié lundi. Les ministres de l'Economie, Emmanuel Macron, et de la Culture, Fleur Pellerin, avaient chargé l'IGF de vérifier leur intégrité, après les révélations en cascade du Canard enchaîné en mars. L'hebdo avait divulgué le coût de rénovation du bureau du président de Radio France, Mathieu Gallet, puis le montant de ses frais de communication. Tombées en pleine grève, ces informations avaient contribué à attiser un climat de défiance.
Les trois inspecteurs de l'IGF se sont penchés pendant un mois sur les notes du président mais aussi des six membres du comité exécutif de Radio France. Concernant les 104 000 euros déboursés pour le bureau, plus de la moitié (68 000 euros) a servi à restaurer les boiseries en palissandre de Rio. Une dépense justifiée par leur «caractère patrimonial». «Il aurait cependant toujours pu envisager de suspendre leur exécution comme il l'a lui-même reconnu», nuancent-ils. Les 35 000 euros restant prennent en compte le changement de la moquette, des stores et du mobilier. Le rapport reconnaît qu'aucun élément écrit concernant la décision n'a été retrouvé, mais qu'elle «ne paraîtrait pas injustifiée au regard de sa fonction de représentation de l'entreprise».
Autre point chaud : le contrat de communication conclu en juin 2014 avec Denis Pingaud pour 90 000 euros par an. «Le contrat de conseil en stratégie de communication passé de gré en gré n'est inhabituel pour Radio France ni par son contenu ni par ses modalités de passation», affirme le rapport. Il souligne également que la prestation portait bien sur la stratégie de l'entreprise et pas seulement sur l'image de Mathieu Gallet. Enfin, le changement de voiture du président est également justifié car décidé en mai 2013 et s'inscrivant «dans le cadre des règles de l'entreprise». «Je n'ai jamais douté des conclusions de l'enquête. L'important, maintenant, c'est l'avenir du service public de la radio et sa nécessaire modernisation», a affirmé à l'AFP un Mathieu Gallet blanchi. L'IGF en profite pour glisser des recommandations, comme le renforcement du rôle du conseil d'administration dans les structures publiques en tant que «garant de la transparence» des dépenses du PDG.