Il ne comprend pas. Evincé de la course à la présidence de France Télévisions, Didier Quillot, l'ex-patron de Lagardère Active et d'Orange France, réfléchit depuis plusieurs jours aux voies de recours pour remettre en cause la procédure actuelle de désignation du futur président de France Télévisions, décidée par le CSA. «Tout cela se fait dans l'opacité la plus complète et le débat démocratique et ouvert que l'on devait aux Français sur l'avenir de leur télévision publique a été confisqué, explique-t-il à Libération. C'est la raison pour laquelle j'ai rendu public mon projet, qui comprend 90 pages, et je demande aux autres candidats et à celui qui sera choisi par le CSA d'en faire autant.» Didier Quillot voudrait ainsi obliger le CSA à motiver sa décision quant au choix du futur président de la plus grosse entreprise de l'audiovisuel public et aux «raisons de son éviction».
D'après le Blog du syndicat CGC des médias, Didier Quillot s'apprêterait même à déposer un recours devant le Conseil d'Etat visant un membre du CSA. Il lui reprocherait, selon le syndicat CGC, d'avoir favorisé un candidat «en organisant ses rendez-vous mais également en tentant de lui constituer une équipe» (le billet a depuis été modifié). Les propos du Blog «sont faux», répond Didier Quillot à Libération : «Je ne ferai pas de recours devant le Conseil d'Etat et à ce stade, ce que je souhaite, je le redis, c'est simplement connaître les raisons de mon éviction.»
Selon un fin connaisseur du dossier, «l'intervention directe» d'un membre du CSA afin de favoriser un candidat n'est «tout simplement pas imaginable». «Les candidats, explique-t-il, peuvent avoir accès librement et tout seuls comme des grands à tous les responsables de l'audiovisuel qu'ils souhaitent, ils n'ont aucun besoin d'un membre du CSA pour préparer leur dossier. Ça ne tient pas debout.»