Patatras, la crise de gouvernance continue en cascade au journal le Monde, qui n'a désormais plus de pilote. Son directeur par intérim depuis un an pile, Gilles van Kote, a présenté sa démission. La veille, la rédaction infligeait un soufflet à la candidature de Jérôme Fenoglio qui, contre toute attente, récoltait 55% des suffrages, en-deçà des 60% nécessaires pour passer la rampe. Jérôme Fenoglio, qui a fait toute sa carrière au journal, avait été proposé par les actionnaires (Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse), faisant fi des trois candidatures internes, dont celle de Gilles van Kote. Geste vengeur à l'égard du trio ? Peur d'un projet très numérique ?
La rédaction du Monde est atterrée elle-même par la situation créée. Le trio BNP invitait jeudi soir «à considérer à nouveau les qualités de Jérôme Fenoglio, de son équipe et de son projet éditorial». Dans son mot de démission de la direction, Gilles van Kote; qui ne devait assurer l'intérim que pour sept mois, souligne les valeurs liées au poste de directeur du Monde et son «attachement à notre imprévisible collectivité».